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TD Phénoménologie : Notes et esquisses d’explication de quelques textes de Heidegger

 

 Premier texte : Sein und Zeit, §40 : « L’affection fondamentale de l’angoisse comme ouverture privilégiée du Dasein ».

 

    Il faut comprendre la différence fondamentale entre existence et réalité. Les choses du monde sont, comme la table, le tableau, l’arbre, etc. En affirmant cela, nous voulons dire que les choses du monde sont disponibles ; ce sont des étants intramondains, qui s’offrent à nous comme des choses disponibles. Mais les êtres humains sont-ils ? Oui, mais en un sens différent des choses du monde. Les êtres humains existent – du latin ex-stare : se tenir hors de soi. Qu’est-ce exister pour l’homme ? Pour Heidegger, cela signifie qu’il y va de son être ; il ne peut être ce qu’il est qu’en se projetant, qu’en visant des possibilités d’être ; l’être humain porte un intérêt à lui-même ; il n’est pas indifférent à son être. Heidegger utilise le terme de Dasein (être le là) pour penser l’être de l’homme comme possibilité d’être.

   Elément clé : l’existence est tournée vers le possible – toute humeur, toute tonalité, toute connaissance sont tournées vers des possibilités d’être. Y a-t-il une maladie du possible qui ronge l’existence humaine ?

    Comment décrire l’existence ? Pour Heidegger, il s’agit de décrire l’existence à partir des existentiaux, comme on décrit les choses à l’aides des catégories. Les choses ont des propriétés que l’on appelle catégories. Pour l’homme, il ne s’agit pas de décrire des propriétés, mais les comportements caractéristiques de son être ; ces comportements sont appelés existentiaux. Sein und Zeit est en ce sens un roman philosophique qui fait le récit des comportements de l’homme : ses engagements, ses prises de positions, ses comportements, ses modes d’être. L’analytique existentiale est ainsi le roman philosophique de l’existence humaine.

    Le premier existential désigne un phénomène unitaire : l’être-dans-le-monde. Etre dans : In-Sein. « Etre dans » ne signifie pas ici être contenu dans quelque chose ; cela est vrai pour les choses intramondaines : l’eau dans le verre, l’arbre dans la forêt ; mais cela ne concerne pas le Dasein qui n’est pas contenu dans le monde – « dans le monde » n’a alors qu’un sens catégorial, sens qu’il convient de dépasser. Il faut s’ouvrir au sens existential de l’In-Sein, qui ne désigne pas un rapport spatial d’inclusion. In-der-Welt-Sein : le In renvoie au verbe « innan » qui veut dire : « habiter ». Le Dasein est un être dans le monde, ce qui veut dire qu’il habite un monde ; cela signifie également que seul le Dasein peut avoir un monde ; il est configurateur d’un monde. L’être-dans-le-monde est donc un existential du Dasein. La conséquence est importante : c’est là une relation originaire qui signifie que le Dasein n’existe pas isolément ; il n’est pas d’abord un sujet isolé ; il se rapporte d’emblée au monde. Ajoutons que le monde n’est pas une chose étendue ; il n’est pas un contenant qui reçoit des étants ; il est la manière d’être de l’homme : « cosmos est le terme pour dire la manière d’être de l’homme et non pas l’étant lui-même » écrit Heidegger dans Fonds métaphysique initiaux de la logique, en partant de Leibniz (GA 26 – cours de 1928). L’homme vient du monde.

 

    Le Dasein : être jeté en projet. Rassemblement des moments constitutifs dans une structure unitaire qui est le souci (die Sorge). Le Dasein est un être anticipant qui est déjà dans un monde dans lequel il s’est perdu. Comment prendre soin de son être ? Comment s’engager dans le monde et réaliser ses possibilités d’être ? Heidegger fait intervenir l’existential de l’angoisse qui révèle au Dasein le sens même de son existence (§40).

 

    Sur l’existential de l’angoisse : Heidegger reprend la distinction opérée par Kierkegaard entre peur et angoisse. Contrairement à l’angoisse, la peur est toujours motivée par quelque chose de concret : la peur de l’ennemi, de l’orage, des bêtes féroces ; l’angoisse, elle, ne s’attache pas à un objet réel ; l’angoisse est sans objet : le rien ; mais ce rien n’est pas « rien » ; il est un événement positif qui bouleverse le Dasein ; l’angoisse est une compréhension affective privilégiée du Dasein ; cette rencontre avec le rien n’est pas « rien » : l’angoisse ouvre le monde comme possible, comme possibilité d’être ; l’angoisse engage le Dasein à dépasser ses tranquilles assurances, ses habitudes quotidiennes – il se découvre comme liberté : une liberté livrée au monde. Le Dasein est facticité, jeté au monde ; et par l’angoisse, il se découvre seul (solus ipse – solipsisme existential) ; le Dasein a alors à se choisir (comme être pour la mort).  

 

    Il peut y avoir refus de l’angoisse ; le Dasein est alors dans l’affairement, dans le bavardage ; il parle de lui-même ; là il utilise un masque pour ne pas s’effrayer lui-même (mode impropre : l’ipséité en tant que « on » ?). Ce masque est un rempart contre l’angoisse.

 

   L’angoisse n’est pas un sentiment ou une donnée psychologique dans Sein un Zeit ; elle une tonalité (Stimmung), voire la tonalité fondamentale (Grundstimmung) à l’époque de Sein und Zeit – tous les autres sentiments, affects, tonalités sont dérivés de l’angoisse. C’est la tonalité qui m’ouvre le monde ; ce qui montre que le rapport premier au monde n’est pas théorique, mais affectif et pratique. L’angoisse est ce qui ouvre l’homme au sens même de l’existence, homme qui est jeté dans un monde, qui peut se sentir étranger au monde. Dans l’angoisse, le monde ne lui est plus familier. Et ce qu’il découvre par l’angoisse, c’est la finitude de l’existence, c’est son être-pour-le-mort. Comment accueillir la finitude ? Comment accueillir son être-pour-la-mort (Sein zum Tode) ? C’est là une question éthique. Sein und Zeit propose une éthique du Solipsisme existential : être responsable de son être. Assumer la possibilité même de sa finitude : l’homme est un être pour la mort, et seul il a à exister et à mourir ; c’est là une expérience intransférable ; il n’est pas possible d’être un spectateur impartial ou désintéressé ; l’être humain n’est pas un spectateur extra-mondain : il participe au théâtre du monde comme acteur ; il vient au monde et il quitte le monde. C’est un emprisonnement cosmique dont il ne peut pas se libérer. Mais la mort n’est pas l’interruption de l’existence, c’est la possibilité ultime de l’existence. Et l’angoisse découvrir cette possibilité imminente qu’il s’agit d’assumer ; et cette assomption est l’expérience même de la liberté (passage de l’expérience de l’angoisse de l’impropriété à la propriété) : la mort est une manière d’être à assumer. Il y a ainsi une positivité de l’angoisse.

 

Deuxième texte : Lettre sur l’humanisme : premières pages sur l’essence de l’agir.

 

            Etrange commencement d’une lettre adressée à Jean Beaufret, en 1946, en réponse à une question posée par le philosophe français au sortir de la seconde guerre mondiale, à l’époque d’une crise spirituelle d’envergure : « comment redonner un sens à l’humanisme ? ». Etrange commencement, en effet, puisque Heidegger débute sa lettre par une réflexion sur l’agir : handeln – le terme de « main » est présent dans ce verbe ; toucher avec la main, faire circuler des marchandises ; l’agir est décrit comme ce qui rend possible la transformation du monde à notre profit. Heidegger utilise le mot Bewirken qui exprime une idée d’efficacité. Il s’agit d’être efficace ; tel est l’impératif du pragmatisme et de l’homme d’action.

            Deux mots grecs importants : Praxis qui est l’action qui vise à transformer les hommes et Poiesis qui est l’action qui vise à transformer la matière comme objet.

 

a) Première séquence – Ligne 1 à 13 : Doit-il y avoir un impératif d’utilité ? Non pour Heidegger. Considérer l’agir sous cet impératif est accessoire ; l’essentiel de l’agir est ailleurs : vollbringen qui veut dire : « accomplir ». Accomplir signifie : porter à la plénitude. On peut retrouver le terme latin : producere que l’on peut traduire par « conduire avant ». Par exemple : Rodin fait apparaître une statue de la pierre ; la statue est déjà là : il l’amène devant. Expiration de l’artiste et non pas inspiration. Sur l’origine de l’œuvre d’art : il n’y a pas de génie créateur ; l’artiste est un instrument, il n’est pas celui qui apporte ses règles à la nature. L’accomplir est la puissance cachée qui devient acte. Faire apparaître le possible au réel. Il ne s’agit pas de créer (ex nihilo ?), mais de faire apparaître ce qui est déjà là.

            Ce qui est : ce qui est est l’être. Nous avons affaire à une tautologie – dire le même. N’est-ce pas une tentative d’objectiver l’être ? Est-ce possible ? L’être est-il une chose ?

            Nécessité de comprendre la différence ontologique entre l’être et l’étant : l’être, est-ce le sens avant les choses ?

            La pensée : elle est le moyen. Elle exprime la relation de l’être à l’essence de l’homme (l’être de l’homme : le Dasein, être le là – le là ou se réalise le paraître des choses). La pensée n’est pas la cause de l’être ; la pensée ne crée pas l’être : « la pensée la présente seulement à l’être ». Présenter : das Buiten ; la pensée donne à voir l’être ; la pensée est ainsi la réponse à la donation de l’être en lui présentant ce qu’elle a reçu – Producere.

 

b) Deuxième séquence – ligne 13 à 18 : Comment la pensée se réalise-t-elle ? La pensée est notre langage : « zur Sprache kommt » : venir au langage, venir en question. L’être vient en question. Le langage n’est-il pas l’abri de l’être ? Veiller l’homme dans l’être ; ceux qui veillent : les penseurs et les poètes. Veiller : fructifier, accomplir la manifestation de l’être. L’être se manifeste par le langage. Le poète restitue la présence insolite des choses : les voir comme aux premiers jours (assister à la naissance du monde – le monde est l’horizon qui permet l’apparition des choses), au-delà de leur familiarité.

            L’être n’est pas une chose, il apparaît. Ne pas dire l’être est, car on le saisit alors comme une chose. Es gibt Sein : il y a l’être – geben : ça donne l’être. Le poète n’est pas un idéaliste ; il se laisse regarder par les choses ; l’être se révèle ; l’être humain n’est pas à l’origine de l’être ; il n’est pas non plus à l’origine de lui-même : pas d’homme au centre du réel, pas de domination humaine ; il faut dépasser l’humanisme traditionnel. L’être de l’homme ne se révèle-t-il pas par cette donation de l’être.

 

c) Troisième séquence – ligne 20 à 28 : « La pensée accomplit cet abandon. » Heidegger interroge le rapport de la pensée et de l’action ; la pensée agit en tant qu’elle pense ; mais cette action n’est pas le fruit d’une tension et intention de la pensée. Agir de la façon la plus haute et la plus simple : abandonner ? Lassen : faire, laisser faire. La nature même de la pensée n’est pas de dominer le monde ou de le transformer, mais d’accomplir la relation de l’être à l’être de l’homme. La pensée accomplit cet abandon. Gelassenheit : permission donner aux choses, laisser être les choses.

            Heidegger n’oppose pas la pensée et l’agir (à la différence de Marx) ; mais il faut penser l’agir autrement que ne le fait la philosophie. Agir n’est pas effectuer quelque chose, produire des effets, fabriquer, mais accomplir : faire apparaître ce qui est déjà là.

Penser, c’est l’engagement de l’être. Est-ce un génitif objectif ou un génitif subjectif ? Double génitif : c’est l’engagement par l’être et pour l’être

            


14/01/2017
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COURS D'EPISTEMOLOGIE - Programme 2018-2019

                                       COURS D'EPISTEMOLOGIE                                                   

Université Catholique de Paris - Faculté de philosophie.

Premier Semestre, Mardi 9h-11h

 

Sciences Cognitives et philosophie

 

   L’essor des sciences cognitives (et notamment des neurosciences cognitives), depuis plusieurs décennies, a bouleversé notre compréhension de l’esprit et du cerveau humains. Mais en prétendant saisir l’énigme de l’esprit et son fonctionnement cognitif, les sciences cognitives se sont emparées de l’une des grandes questions philosophiques, avec la perspective de ne plus avoir à recourir à la philosophie elle-même pour rendre compte de tous les phénomènes de la connaissance. Des chercheurs, en neurosciences notamment, affirment qu’« une bonne théorie de l’esprit sera de nature intégralement neuroscientifique » (Gold et Stoljar, « A neuron doctrine in the Philosophy of Neuroscience »). Est-ce possible ? La philosophie n’a-t-elle plus son mot à dire et doit-elle renoncer à produire une enquête sur l’esprit humain ? De plus, les sciences cognitives entendent constituer une nouvelle anthropologie « fiable », « scientifique » : l’homme n’est-il pas désormais un homme neuronal, capable d’être étudié, modifié, transformé par les seules prouesses des sciences du cerveau ? Faut-il dès lors considérer que le discours philosophique ne serait plus habilité pour produire un discours sur l’homme, indépendamment de ce que les sciences du cerveau déterminent comme savoir légitime ?

 

Bibliographie : Andler, La Silhouette de l'humain ; Bergson, Le parallélisme psychophysique et la métaphysique positive ; Bitbol, La conscience a-t-elle une origine ? ; Besnier, Demain les posthumains ; Changeux, Raison et plaisir ; Churchland, Matière et conscience ; Damasio, Spinoza avait raison ; Dehaene, Le Code de la conscience ; Descartes, Traité de l’homme ; Dennett, La conscience expliquée ; Forest, Neuroscepticisme ; Heidegger, Introduction à la méthode phénoménologique ; Husserl, Psychologique phénoménologique ; Malabou, Avant demain, Epigenèse et rationalité ; Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception ; Nagel, Le point de vue de nulle part ; Putnam, Représentation et réalité ; Ryle, La Notion d'esprit ; Straus, Du sens des sens ; Wittgenstein, Recherches philosophiques.


27/04/2017
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Sciences cognitives et Philosophie : éléments de bibliographie

  • Andler Didier, La silhouette de l’humain, Galimard, 2016.
  • Besnier Jean-Michel, Demain les posthumains, Pluriel, 2012.
  • Bitbol Michel, La Conscience a-t-elle une origine ?, Flammarion, 2014.
  • Chalmers David, L’esprit conscient, Ithaque, 2010.
  • Changeux Jean-Pierre, L’Homme neuronal, Pluriel, 1982.
  • Changeux et Ricoeur, Ce qui nous fait penser, La Nature et la règle, Odile Jacob, 2000.
  • Damasio Antonio, L’ordre étrange des choses, Odile Jacob, 2017.
  • Dehaene Stanislas, Le Code de la Conscience, Paris, Odile Jacob, 2014.
  • Dennett Daniel, La Stratégie de l’interprète, Galimard, 1990.
  • Dennett Daniel, De beaux rêves, Folio Essais, 2012.
  • Depraz Natalie, Attention et vigilance, Paris, PUF, 2014.
  • Forest Denis, Neuroscepticisme, Ithaque, 2014.
  • Fournier Emmanuel, Insouciances du cerveau, Editions de l'Eclat, 2018.
  • Hoquet Thierry, Cyborg Philosophie, Seuil, 2011.
  • Hottois Gilbert, Le Transhumanisme est-il un humanisme, Académie en Poche, 2014.
  • Kim Jaegwon, Philosophie de l’esprit, Ithaque, 2008.
  • Malabou Catherine, Métamorphoses de l’intelligence, PUF, 2017.
  • Nagel Thomas, Qu’est-ce que tout cela veut dire ?, Editions L’Eclat, 1993.
  • Naturaliser la phénoménologie, Essais sur la phénoménologie et les sciences cognitives, sous la direction de Jean Petitot, CNRS Editions, 2002.
  • Psychologie et psychologisme, sous la direction de Gyemant Maria, Vrin, 2015.
  • Rizzolati Giacomo, Les neurones miroirs, Odile Jacob, 2008.
  • Ryle, La notion d’esprit, Payot, 2005 (Première édition 1949).
  • Straus, Du sens des sens, Jérôme Million, 2000 (Première édition en 1935).
  • Varela, Invitation aux sciences cognitives, Seuil, 1998.
  • Vial Stéphane, L’Etre et l’écran, PUF, 2013.

29/09/2018
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Cours Epistémologie - Licence 3

 

 1) Plan du cours :

Chapitre 1 : Les Méthodologies des sciences en question.

I. L’esprit préscientifique.

II. Contrepoint phénoménologique : vertu de l’esprit préscientifique ?

III. La science détruit-elle l’opinion ?

IV. La notion d’obstacle phénoménologique.

A) Préalables épistémologiques.

B) Qu’est-ce qu’un obstacle épistémologique ?

C) Premier obstacle : l’expérience première.

D) Deuxième obstacle : la connaissance générale.

E) Troisième obstacle : l’obstacle substantialiste.

V. Pour un rationalisme intermédiaire : une nouvelle donne épistémologique.

 

Chapitre 2 : Les Logiques des sciences en question.

I. Mise en doute concernant le désir de vérité de la science.

II. Critique de l’intelligence scientifique.

III. Scientia sive verita.

IV. De la vérité à la norme.

V.  La connaissance de la vie.

VI. Réflexions sur le corps vivant.

 

Chapitre 3 : Les histoires des sciences en question.

I. Faut-il croire dans le progrès des sciences ?

II. Discontinuité de l’histoire des sciences.

III. L’histoire des sciences pour l’épistémologie française.

 

2) Bibliographie :

  • Bachelard, La Formation de l’esprit scientifique / Le Nouvel esprit scientifique / La Philosophie du non.
  • Canguilhem, La Connaissance de la vie / Le Normal et le pathologique.
  • Descartes, Les Règles pour la direction de l’esprit / Le Discours de la méthode / Le Monde ou le traité de la lumière.
  • Flaubert, Bouvard et Pécuchet.
  • Foucault, L’ordre du discours / L’archéologie du savoir.
  • Galilée, L’Essayeur.
  • Husserl, La Crise des sciences européennes et la phénoménologie allemande / La terre ne se meut pas.
  • Kant, Critique de la raison pure.
  • Kuhn, La Structure des révolutions scientifiques.
  • Monod, Le Hasard et la nécessité.
  • Nietzsche, Par-delà bien et mal.
  • Platon, Théétète.
  • Popper, La Logique de la découverte scientifique.

 

3) Quelques notions clés :

    Biologie, cause, concept, connaissance, discontinuité, épistémologie, obstacle épistémologique, histoire, norme, obstacle épistémologique, rationalisme, sujet, vérité, vie.

     

     


    20/10/2019
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    Philosophie et sciences cognitives - Notions clés.

     

    Ame : principe de vie et de pensée. Pour Descartes, l’âme est conscience ; elle désigne le moi pensant lui-même.

     

    Behaviorisme : The theory according to which mental states can be analyzed in terms of observable behavior or dispositions to engage in such behavior.

     

    Conscience : est-elle une fonction psychologique ? Capacité qu’a l’homme d’être éveillé et présent au monde en fonction d’un mécanisme cérébral d’adaptation à la réalité.

     

    Cerveau : Le cerveau est l'organe le plus important du corps humain. Protégé à l'intérieur des os du crâne, il est le centre de commandement du système nerveux. Il a donc le contrôle de tous les organes de l'organisme, des fonctions motrices et cognitives et de la production hormonale. Il est composé de cellules cérébrales, les neurones, qui reçoivent et transmettent les informations. Le cerveau est constitué de six lobes répartis en deux hémisphères.  Question philosophique : Le cerveau pense-t-il ?

     

    Comprendre : la compréhension est propre aux sciences de l’esprit (histoire, psychologie). Elle reconduit le phénomène non à sa cause, mais à sa raison, ou encore à l’intention qui l’anime. Elle est donc à la recherche du sens de l’action, sens d’une intériorité psychique connue à l’aide de signes perçus de l’extérieur par nos sens. C’est pourquoi elle appelle une herméneutique (une science de l’interprétation).

     

    Corps : L’homme est doté d’un corps et d’une âme ; par son corps il est soumis au déterminisme de la nature, par son âme, il possède une liberté à l’égard de la nature.

     

    Eliminativisme : The view that, because mental states and properties are items posited by a protoscientific theory (called folk psychology), the science of the future is likely to conclude that entities such as beliefs, desires, and sensations do not exist. The alternate most often offered is physicalist and the position is thus often called 'eliminative materialism. Thèse selon laquelle l’explication du mental par le sens-commun (ou dans une théorie psychologique du sens-commun) est une conception entièrement erronée sur laquelle ne peut reposer aucune recherche scientifique. Autrement dit, il n'existe aucune base neurologique aux divers concepts psychologiques que nous utilisons quotidiennement, tels que « croyance », « désir ».

     

    Empirisme : Doctrine selon laquelle l'expérience sensible est la donnée première et la source de la connaissance.

     

    Epistémologie : Etude critique des principes, des hypothèses générales, des conclusions des différentes sciences pour en apprécier la valeur et la portée objective.

     

    Esprit : principe de pensée, par opposition au corps ; de façon générale, le psychisme ; substance immatérielle qui sert de support de la pensée ; puissance sacrée ou supérieure, d'origine divine ou surnaturelle ; l'ensemble des créations humaines d'ordre symbolique ; dans la langue classique, intelligence, vivacité́ dans la conversation ; ensemble de dispositions courantes, de façon d'agir régulière ; sens profond d'un texte, d'une œuvre, par opposition à sa littéralité́. Le français réunit sous « esprit » trois réalités que latin et anglais distinguent :

    - mens (mind),

    - anima (soul),

    - spiritus (spirit).

    Mens a une dimension psychique et désigne des facultés mentales ; anima correspond à l'amé, dont la collusion avec l'esprit a fait long feu ; et spiritus renvoie à un souffle (éventuellement souffle vital, et à rapprocher de l'âme).

     

    Expliquer : l’explication est propre aux sciences de la nature. Expliquer, c’est rendre compte d’un phénomène, en le subsumant sous une loi générale, en en faisant un « exemplaire » de celle-ci. L’explication traite des faits naturels en les intégrant dans des chaînes causales en en faisant donc des rapports « mécaniques » de cause à conséquence.

     

    Idéalisme : Toute philosophie qui ramène l'existence à l'idée, à la pensée. « Le propre de l'idéalisme est de ne pas admettre que la réalité externe soit la cause de nos représentations, soit qu'il nie cette réalité externe (immatérialisme), soit qu'il en nie l'indépendance par rapport à l'esprit (Kant), soit qu'il affirme que sa cause est l'Idée (Platon). » S. Auroux, Y. Weil, Nouveau vocabulaire des études philosophiques, Paris, Hachette, 1975, pp. 106-107.

     

    Matérialisme : Doctrine qui, rejetant l'existence d'un principe spirituel, ramène toute réalité à la matière et à ses modifications.

     

    Mental : Qui appartient au mécanisme de l'esprit ; qui fait appel aux facultés intellectuelles.

     

    Naturalisme : in relation to mind, the view that mental phenomena can be explained as part of the natural order and are empirically accessible features of the world. En philosophie, le naturalisme est la conception d'après laquelle tout ce qui existe – objets et événements – ne comporte de cause, d'explication et de fin que naturelle. Écartant toute forme de transcendance, le naturalisme conçoit l'activité philosophique dans le prolongement de l'activité scientifique.

     

    Réalisme :     

    a)    Doctrine platonicienne selon laquelle existent des idées, des essences indépendantes, dont les êtres individuels et les choses sensibles ne sont que le reflet, l'image.

    b)    Doctrine médiévale, issue du platonisme et du néoplatonisme, affirmant l'existence d'essences indépendantes des choses dans lesquelles elles se manifestent (s'oppose simultanément au conceptualisme et au nominalisme).

    c)     Doctrine qui affirme qu'il existe une réalité extérieure indépendante, distincte de la pensée.

     

    Réductionnisme : Le réductionnisme exige le simple. Cela se traduit par le fait de ramener le psychologique au biologique, puis le biologique au biochimique, puis au chimique, puis à des aspects physiques. Cette attitude est généralement liée à une doctrine matérialiste et physicaliste, doctrine qui donne comme seul existant ontologique la matière et comme seule science légitime la physique.

     

    Science cognitive : Cognitive science is the interdisciplinary study which attempts to further our understanding of the nature of thought.

     

    Spiritualisme : Doctrine affirmant la spiritualité de l'âme, c'est-à-dire l'existence d'un principe spirituel, distinct et indépendant du corps ; doctrine qui proclame la supériorité de l'esprit sur la matière, bien que son activité puisse en être dépendante

     

    Subjectivisme : Tendance philosophique qui consiste à ramener tout jugement de valeur ou de réalité à des actes ou des états de conscience individuels.

     

    Union de l’âme et du corps : troisième substance pour Descartes dans Les Passions de l’âme (avec les substance pensante et étendue), localisée dans le cerveau (la glande pinéale). Pour rendre compte de ce phénomène d’union, Descartes pose l’existence d’une petite glande qu’il situe dans le cerveau, appelée glande pinéale. Cette dernière joue le rôle du point de jonction entre l’âme et le corps. Elle permet à l’âme de recevoir des informations sur le monde grâce au corps qui joue le rôle de médiateur, et en retour d’agir sur celui-ci en fonction des nouvelles recueillies. Plus précisément, l’âme et le corps communiquent par l’intermédiaire des esprits animaux : les mouvements de la glande pinéale peuvent influencer l’action de ces esprits (dans ce cas c’est l’âme qui agit sur le corps) et en retour, ces esprits animaux peuvent influencer les mouvements de la glande (dans ce cas, c’est le corps qui agit sur l’âme).

     

    *                                 *                                 *

     

     


    25/09/2017
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