Dissertation
Sujets de Culture Générale des Concours ECE / ECS 2017 - 2020
ANNEE |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
THEME |
La Parole |
Le Corps |
La Mémoire |
Le désir |
H.E.C. |
Faire parler un texte. |
Mon corps et moi. |
Les blessures de la mémoire. |
Peut-il y avoir une civilisation du désir ? |
ESSEC |
La force de la parole. |
Qu'est-ce qui fait qu'un corps est humain ? |
Que perd-on quand on perd la mémoire ? |
Désir et réalité. |
EML |
La parole peut-elle faire événement ? |
Que faire de notre corps ? |
Voir HEC |
Voir HEC |
EDHEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
ECRICOME |
1. Parler peut-il être créateur ?
2. Est-il raisonnable d'espérer ? |
1. Qu'est-ce qui fait qu'un corps est humain ?
2. Rester soi-même. |
1. Mémoire et répétition.
2. Faut-il tout critiquer ? |
1. Nos désirs nous divisent-ils ?
2. La croyance échappe-t-elle à toute logique ? |
Les Sujets de Concours de 1997 à 2016 : dissertation de Culture Générale.
ANNEE |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
THEME |
Le temps |
Le bonheur |
La sensibilité |
Autrui |
Le mal |
H.E.C. |
L’irréversible. |
Du bonheur, il n’y a rien à dire. |
Je sens, donc je suis. |
Autrui est-il seulement celui que je vois ? |
Le mal existe, et pourtant il n’a pas d’être. |
ESSEC |
Comment déterminer des périodes dans le temps historique? |
Est-il naturel de rechercher le bonheur? |
Y a-t-il de l’universel sensible? |
La peine d’autrui. |
D’un mal peut-il naître un bien ? |
EML |
Puis-je invoquer l’incertitude de l’avenir pour dégager ma responsabilité? |
A quoi reconnaît-on qu’un homme est heureux? |
Peut-on être humain et insensible? |
Autrui est-il ce qui reste quand on a dépouillé l’autre de tout ce qui fait sa singularité ? |
Faut-il chercher en l’homme l’origine du mal ? |
EDHEC |
Peut-on assigner un sens au temps? |
Le bonheur n’est-il que pour demain? |
Qu’avons-nous à craindre de notre sensibilité? |
Nous est-il permis de juger autrui ? |
Le mal nous dépasse-t-il ? |
ECRICOME |
1. Y a-t-il un privilège du commencement?
2. L’exception. |
1. Pourquoi l’optimisme est-il dit incorrigible?
2. Le poids de la responsabilité. |
1. La sensibilité, est-ce ce qu’il y a de plus personnel en nous? 2. Ironie, vraie liberté. |
1. Pourquoi le dialogue peut-il échouer ?
2. L’événement. |
1. Voir le mal partout.
2. Question et problème. |
ESC |
1 « Le regret qu’ont les hommes du mauvais emploi du temps qu’ils ont déjà vécu ne les conduit pas toujours à faire de celui qui leur reste à vivre un meilleur usage. » La Bruyère, Les caractères.
2. A qui appartient l’avenir? |
1. « Le bonheur est un mensonge dont la recherche cause toutes les calamités de la vie. » Flaubert, Correspondance.
2. Une civilisation du loisir sera-t-elle nécessairement une civilisation du bonheur? |
1. Pour être raisonnable est-on pour autant insensible? 2. « Les hommes qui passent pour être durs sont de beaucoup plus sensibles que ceux dont on vante la sensibilité expansive. » Benjamin Constant, Journal intime. |
1. La perception de l’autre évolue-t-elle avec le progrès technique ?
2. « Dans le bonheur d’autrui je cherche mon bonheur. » Corneille, La mort de Pompée, II, 3. |
1. Pourquoi le mal venant de l’homme est-il encore moins supportable ?
2. « On n’est jamais excusable d’être méchant, mais il y a quelque mérite à savoir qu’on l’est […] » Baudelaire. |
ANNEE |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
THEME |
La représentation |
L'échange |
La croyance |
La passion |
La justice |
H.E.C. |
L’irreprésentable |
Le temps de l’échange. |
Celui qui ne croit pas. |
Les passions inutiles. |
A qui la faute ? |
ESSEC |
Peut-on se fier à la représentation ? |
Qu’est-ce qu’un échange libre ? |
Devons-nous respecter toutes les croyances ? |
Les passions apprennent-elles aux hommes la raison ? |
(La justice, est-ce faire la paix ?) Qu’est-ce qu’un juste salaire ? |
EML |
Une représentation peut-elle être fausse ? |
Peut-on échanger si l’on est incapable de donner ? |
Comment peut-on à la fois croire et savoir ? |
La passion est-elle naturelle ? |
Pourquoi faut-il rendre la justice ? |
EDHEC |
La représentation : un monde sans frontière ? |
L’échange a-t-il partie liée avec la paix ? |
Faut-il une croyance commune pour constituer une société ? |
Les Passions unissent-elles les hommes? |
Voir ESSEC |
ECRICOME |
1. L’inimaginable.
2. Le choix d’un destin. |
1. Puis-je honorer toutes mes dettes ?
2. Peut-on lutter contre la bêtise ? |
1. Nous savons que nous sommes mortels, mais nous n’y croyons pas.
2. L’inégalité des talents est-elle scandaleuse ?
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1. La passion, libre destin.
2. Le mauvais goût.
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1. Suffit-il d’être juste ?
2. « Rien de nouveau sous le soleil ». |
ESC |
1. Toute représentation passe-t-elle nécessairement par des conventions ?
2. « Tout l’univers visible n’est qu’un magasin d’images et de signes auxquels l’imagination donnera une place et une valeur relative. » Baudelaire. |
1. L’échange est-il la voie de la culture ?
2. « Toute discussion est le commencement d’une guerre. » Alain. |
1. Croire peut-il être dangereux ?
2. « Je ne partage pas la croyance à un progrès indéfini ; quant aux sociétés, je crois aux progrès de l’homme sur lui-même. » Balzac. |
1. Qu’y a-t-il d’humain dans la passion ?
2. « Il n’est guère de passion sans lutte. » Albert Camus, Le Mythe de Sisyphe. |
1. Pourquoi la justice?
2. « L'amour de la justice n'est en la plupart des hommes que la crainte de souffrir l'injustice. » La Rochefoucauld, Maximes. |
ANNEE |
2007 |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
THEME |
La science |
L’action |
La beauté |
La vie |
L’imagination |
H.E.C. |
La science a-t-elle quelque chose à nous dire ? |
Les paroles et les actes. |
Est-ce faire honneur à la beauté que de la traiter comme symbole ? |
La vie est-elle autre chose que le théâtre de la cruauté ? |
Les images auront-elles toujours raison de nous ?
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ESSEC |
Les sciences transforment-elles le monde ? |
L’action est-elle une nécessité ? |
« Rien n’est beau que le vrai .» Boileau, Epître. |
La vraie vie. |
L’imagination, est-ce la liberté de pensée ?
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EML |
La science est-elle contre-nature? |
Le temps de l’action est-il le présent ? |
La beauté n’est-elle qu’apparence ? |
Y a-t-il une vie de l’esprit ? |
L’imagination est-elle une puissance incontrôlable ?
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EDHEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
ECRICOME |
1. « Science, d'où prévoyance. »
2. Le temps perdu. |
1. Que gagne l’action à être dite ?
2. L’autorité de la tradition. |
1. « La vie n’est pas belle, les images de la vie sont belles. »
2. Faut-il se comparer ? |
1. Peut-on maîtriser le cours de sa vie ?
2. La rigueur des lois. |
1. Pauvreté des images, richesse de l’imagination.
2. La souffrance peut-elle avoir un sens ?
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ESC |
1. La science : pour le meilleur ou pour le pire?
2. « la science est la seule manière légitime de connaître. » Ernest Renan, L'Avenir de la science. |
1. Peut-on agir sans espoir ?
2. « L’homme est libre, en ce sens que, dans les actions non machinales, il se détermine de lui-même. » d’Alembert, Correspondance. |
1. La beauté est-elle un luxe ?
2. « La beauté déteste les idées. Elle se suffit à elle-même. » Cocteau, Poésie et critique. |
1. Peut-on vivre sans risque ?
2. On vit plus dans la vie qu’on n’a pas que dans la vie qu’on a. » Barbey d’Aurevilly, Les Diaboliques. |
1. Le progrès technique menace-t-il l’imaginaire ?
2. « Quand une fois l’imagination est en train, malheur à l’esprit qu’elle gouverne ! » Marivaux, La vie de Marianne
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ANNEE |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
THEME |
La société |
Le plaisir |
L’espace |
La vérité |
La nature |
H.E.C. |
L’ordre de la société. |
Le plaisir se mérite-t-il ? |
Ouvrir un espace. |
Crépuscule de la vérité. |
Un monde sans nature. |
ESSEC |
Solitude et société. |
Le plaisir de penser. |
L’occupation de l’espace. |
Faut-il toujours préférer la vérité ? |
Le livre de la nature. |
EML |
Une société peut-elle être internationale ? |
Y a-t-il une unité du plaisir ? |
Peut-on s’approprier l’espace ? |
La fidélité au réel définit-elle le vrai ? |
Peut-on renoncer à l'idée de nature ?
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EDHEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
Voir ESSEC |
ECRICOME |
1. La société des individus.
2. Les héros sont-ils morts ? |
1. Le plaisir se partage-t-il ?
2. La science nous guérit-elle de l’illusion ? |
1. Habiter l’espace, est-ce se l’approprier ?
2. Qu’est-ce qu’un humaniste ? |
1. En quel sens peut-on dire d’une chose qu’elle est vraie ? 2. Pourquoi punir ? |
1. Le spectacle de la nature nous révèle-t-il quelque chose de nous-mêmes ? 2. Les rêveurs sont-ils inutiles ? |
ESC |
1. La société peut-elle être une menace ?
2. « Les hommes, nés pour vivre ensemble, sont nés aussi pour se plaire. » Montesquieu, De l’esprit des lois. |
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1. L’espace peut-il se partager ?
2. "Nos transports et nos rencontres, nos habitats, désormais, se font virtuels plus souvent que réels. Pourrons-nous séjourner en de telles virtualités ?" Michel Serres, Atlas
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Exemple d'argument pour dissertation sur le thème de la mémoire
La mémoire ne relève-t-elle pas que du passé ? En effet, elle peut être assimilée à un grenier qui stocke divers souvenirs ; elle se présente donc comme un lieu qui accumule les traces d’objets et de personnes du passé. La mémoire est définie comme une faculté qui conserve ce qui a été. Mais elle se caractérise également comme évocation du passé : elle a une fonction de rappel qui permet à l’être humain de faire ressurgir un souvenir dans un moment présent. Il faut cependant concéder pour l'heure que la mémoire est attachée à l’autrefois, à l’hier, au jadis. Pourtant des chercheurs américains, Atkinson et Shiffrin, dans une étude de 1968 intitulée « Human memory : A proposed system and its control processes », ont mis en question cette réduction de la mémoire au temps passé. Ainsi ils ont pu montré que la mémoire est un processus qui se déploie dans le temps depuis la mémoire sensorielle jusqu’à la mémoire à long terme, en passant par la mémoire à court terme ; la première des mémoires, la mémoire sensorielle, conserve quelques millisecondes une image sensorielle de ce qui vient d’être perçu pour faire le lien avec l’image sensible suivante, de sorte que l’être humain peut être attentif à la perception présente, et donc au temps présent. La mémoire a court terme sélectionne les images reçues de la mémoire sensorielle, pour les étudier, les comparer à des souvenirs plus anciens ; elle est une mémoire de travail qui imagine et qui anticipe un usage possible des souvenirs que la mémoire retient : il s’agit de mémoriser pour le temps futur. Enfin, la mémoire à long terme ressemble à un conservatoire du passé qui permet à l’être humain de se rapporter à son histoire. Par conséquent, la mémoire ne relève pas uniquement du passé ; elle embrasse tous les moments du temps (passé, présent et futur) ; elle apparaît dès lors comme un être temporel qui articule tous les moments du temps entre eux.
Désirer, est-ce nécessairement souffrir ?
Introduction :
Souffrir, n’est-ce pas une expérience fondamentalement négative ? Un être humain en souffrance, éprouve des tourments, subit des supplices, supporte des douleurs. La souffrance n’est-elle pas intolérable dans la mesure où elle est une atteinte à la vie, elle porte un coup d’arrêt au développement des forces vitales ? En conséquence, souffrir est ce que l’homme cherche à fuir pour vivre heureusement.
Mais si nous supposons que désirer est nécessairement souffrir, alors autant assimiler l’action de désirer à un calvaire, à un mal qui provoque des dommages. Pourtant n’est-il pas étrange d’identifier l’action de désirer au fait de souffrir ? Car enfin, désirer met l’être humain davantage dans un état de satisfaction que dans une situation de mal-être ; en désirant, il semble courir après le plaisir : désirer, c’est en effet espérer une satisfaction, et cette espérance apparaît heureuse ; Aristote explique ainsi dans De l’Ame : « le désir est l’appétit de l’agréable ». Il faudrait même estimer que désirer est meilleur que l’obtention du plaisir comme l’exprime Julie de Wolmar l’héroïne de Julie ou La Nouvelle Héloïse de Rousseau : ne souffre-t-elle pas justement de ne plus avoir rien à désirer ? Un hiatus apparaît donc entre désirer et souffrir. Nous avons dès lors des difficultés à imaginer une relation d’équivalence entre l’action de désirer et le fait de souffrir
Désirer, est-ce donc nécessairement souffrir ? S’agit-il de la même action, de la même expérience ? L’adverbe « nécessairement » semble réfuter toute forme de doute : il ne peut pas ne pas y avoir d’équivalence entre désirer et souffrir ; il s’agirait donc d’une même expérience, quelles que soient les circonstances. Nous voyons combien l’adverbe de nécessité renforce le caractère inquiétant, voire étouffant de l’équivalence : il est impossible de désirer sans souffrir. Mais qu’y a-t-il dès lors d’inquiétant dans cette équivalence ? Désirer peut apparaître comme une action naturelle. Tous les êtres humains ne désirent-ils pas ? A savoir : ne sont-ils pas mus par des inclinations, des tendances, des appétits qui les poussent à rechercher ce qu’ils n’ont pas et ce qui pourrait leur apporter de nombreuses satisfactions ? Désirer, n’est-ce pas tout simplement vivre ? C’est en effet le propre de l’être humain de se mettre en mouvement en quête de bien-être, d’agrément, à la recherche de ce qui lui est utile, de telle sorte que si désirer, c’est vivre, et si désirer, c’est nécessairement souffrir, cela revient à affirmer que vivre, ce n’est que souffrir – autant dès lors refuser de vivre et viser l’extinction du désir pour ne plus avoir à souffrir. Ne sommes-nous pas alors devant une impasse tragique ?
La réponse pourrait être de renoncer à cette équivalence, en raison de son caractère insupportable, afin de protéger le désir de toute souffrance. Seulement comment y renoncer puisque cette équivalence relève de la catégorie du nécessaire ? Il n’y a rien de contingent, ni rien d’inessentiel dans cette affaire, comme si la souffrance était consubstantielle au désir. Serait-il donc insupportable de désirer ? Nous proposerons trois axes de réflexion : Faut-il dénoncer la relation (I) ? Ou au contraire la défendre (II) ? Mais pour ne pas sombrer dans une philosophie du désespoir ne devrions-nous pas renoncer à cette relation entre désirer et souffrir (III) ?
Plan:
I. Dénoncer la relation ?
a) La cristallisation amoureuse.
b) Activité du désir, passivité de la souffrance.
c) Ne pas désirer est source de souffrance.
II. Défendre la relation ?
a) Le regret d'une étoile.
b) La souffrance enveloppe le désir.
c) La souffrance n'est-elle pas consubstantielle au désir?
III. Renoncer à la relation ?
a) Ne sombrons-nous pas dans une philosophie du désespoir?
b) La relation entre désir et souffrance n'est pas exclusive.
c) Positivité et force de la souffrance.
Conclusion :
Notre réflexion nous a permis de découvrir un sens positif et constructif de la souffrance ; si souffrir est apprendre à patienter avec son désir et à ne pas se laisser prendre par les excitations de ce désir, il apparaît alors que la relation d’équivalence entre le désir et la souffrance peut être défendue.
Par conséquent soutenir l’équivalence entre le désir et la souffrance ne conduit pas obligatoirement vers une philosophie du désespoir et du renoncement. Le sage épicurien vit tel un dieu parmi les hommes. La souffrance a ainsi ses vertus ; elle relève d’une nécessité éthique pour faire de nos désirs des sources de vie heureuse.